vendredi 10 juillet 2009

Hadopi par et pour les nuls


Pour ceux qui étaient pris en otage pendant ces quelques derniers mois, la polémique sur une nouvelle loi joliment nommée HADOPI ou loi Création et Internet s'amplifie. De manière exagérée, le combat se situe entre les pauvres petits artistes qui se font pirater leurs jolies oeuvres par les gros méchants hackers qui les revendent au marché noir... Plus sérieusement, les grandes majors ont fait pression auprès de l'état pour qu'il mette en place un système de répression sévère pour punir les téléchargements illégaux. Le fer de lance est la baisse du marché du disque. Voilà comment naquit Hadopi. D'un côté, télécharger illégalement des musiques, des films, des programmes, des jeux, c'est pas bien! De l'autre, on a pris l'habitude d'avoir un accès facilité à la culture, en préservant son portefeuille. Il faut endiguer le piratage, c'est certain. Mais doit-on pour cela fliquer l'ensemble du réseau? Le principe de base est de vérifier les transferts sur internet, et notamment repérer les contrevenants grâce à leur IP: c'est un peu comme un passeport que votre ordinateur a pour aller sur internet. Pour les autorités, l'IP est une donnée personnelle unique. Premier point qui blesse: allez chercher "spoofer un IP" sur votre moteur de recherche préféré, vous comprendrez que l'IP n'est pas et ne peut pas être une donnée personnelle unique. Ensuite, la répression se fera sur les foyers hébergeant un contrevenant. Vous avez un réseau WiFi? La protection devra être OBLIGATOIRE! Vous vous faites pirater? Dommage pour vous. Vous êtes coupable de ne pas avoir protégé votre réseau... Présomption de culpabilité: principe selon lequel vous êtes coupable jusqu'à ce que vous ayez prouvé votre innocence. Illégale au niveau constitutionnel et européen. Au niveau éthique et moral, n'en parlons pas... Comme dans le cas des radars automatiques: pour pouvoir vous défendre, vous devez d'abord payer l'amende, car vous êtes en tort jusqu'à ce que vous ayez prouvé le contraire. (Révision sur Hadopi 2) Un autre problème et pas des moindres: comment vérifier? Vérification des transferts de données... De toutes les données: on ne peut bien sûr pas vérifier que les données litigieuses... Ca serait trop facile... Données personnelles, données secrètes, données privées... D'une part, c'est une atteinte aux libertés personnelles, et d'autre part, imaginez les quantités de données à fouiller!!!! Les moyens mis en oeuvre doivent être titanesques. Les FAI (Fournisseurs d'Accès Internet), en freinant des 4 fers, sont maintenant conviés à la chasse au pirate. Mais ils n'en ont pas les moyens... A cela se rajoutent des méthodes dignes des dictatures: mouchards à installer sur les ordinateurs, une autorité administratives capables de mettre les contraventions sans passer par un juge (Révision dans Hadopi 2), marquage de sites internet compatibles Hadopi... Sans être allé au fond de la loi, les incohérences de surface demanderaient au bon sens d'arrêter les frais. Le but est noble, la forme est dictatoriale. Des solutions? Changer de modèle économique, favoriser les dons libres (exemple de l'album de Radiohead) donner plus de contenu aux ventes (belle jackette pour les CD, des posters de film pour les DVD, des accessoires pour les jeux...). Par exemple. Et pour finir, il faut savoir que ceux qui souffrent du piratage sont généralement les "gros" vendeurs. Certains petits utilisent les médias de piratage pour se faire connaître.

Tout a été dit!

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